Le cerf

Histoire du Cerf corse

Apparition
Apparition des premiers cervidés en Corse et du

Deux cervidés étaient présents sur l’île : 

Le cervus elaphus rossi, il y  300 000 ans, proche parent du cerf actuel et le megaloceros Caziotii (ou cerf de Caziot), parent méditerranéen du Megaloceros giganteus qui lui, se serait maintenu jusqu’à la limite Tardiglaciaire /Holocène (environ -10 000 ans). 

Le cerf actuel cervus elaphus corsicanus aurait été introduit par l’homme à partir de l’âge du bronze, (1200-700 av/J.-C.), mais rien ne permet de savoir s’il est issu de la population implantée en Sardaigne ou s’il est venu du continent. 

En 1777, le scientifique Erxleben fait du cerf corso-sarde une variété puis une sous-espèce.

 

Extinction
Déclin et extinction du Cerf de Corse et de Sardaigne 

Du milieu du XIX e siècle à la deuxième moitié du xx e siècle, une chasse incontrôlée doublée d’une modification des paysages forestiers entraina en grande partie le déclin, puis en Corse, l’extinction du cerf. 

C’est en 1969 que le dernier cerf de Corse est abattu dans la forêt de Pinia, en plaine orientale. 

 

Protection
Statut de protection du Cervus elaphus corsicanus 

Le cerf de Corse est protégé en droit international et Européen et figure dans différentes directives ou listes : 

  • liste rouge des espèces menacées de l’IUCN (International Union for Conservation of Nature) ; 
  • directive Habitats-Faune-Flore : annexes II et IV ; 
  • convention de Berne : annexe II. 

Il fait l’objet d’une demande de classement dans la liste des espèces protégées auprès du ministère de l’écologie français. 

 

Réintroduction
Réintroduction du cerf

En Sardaigne, le cerf n’a jamais totalement disparu : trois noyaux ont été maintenus à l’état naturel. Cela a favorisé le lancement d’un programme de coopération entre le Parc Naturel Régional de Corse et ses homologues Sardes (azienda forestale). En 1985, quatre animaux ont été réintroduits dans l’enclos d’élevage de Quenza. La réussite de cette opération a suscité la construction de deux autres enclos à Casabianda (1991) et Ania di Fium’orbu (1994). 

Leur mise en service permet de renforcer le repeuplement de l’espèce dans son milieu naturel.  

De 1998 à 2017, 20 lâchers ont été organisés avec plus de 300 cerfs réintroduits sur le territoire. Cinq régions de Corse sont concernées (Caccia-Giunsani, le Venacais, le Fium’Orbu, les Dui Sorru et l’Alta Rocca-Altu Taravu).  

La population totale en Sardaigne est aujourd’hui estimée à 15 000 cerfs pour 4000 à 5000 animaux en Corse. 

 

Programme LIFE+nature
329 animaux relâchés en 19ans (20 opérations) 

Le Parc Naturel Régional de Corse a été partenaire d’un programme LIFE+nature « One deer two islands » (L’Instrument Financier Européen pour l’Environnement) transfrontalier entre la Corse, l’Italie et la Sardaigne, de septembre 2012 à février 2018. 

Il avait pour but l’amélioration de l’état de conservation du cerf Corso-Sarde : 

  • L’amélioration du statut de l’espèce et de son habitat, 
  • Le suivi des populations, 
  • La gestion du conflit cerf / activités anthropiques, 
  • La sensibilisation et l’éducation à l’environnement du public. 

 

Aujourd’hui différents protocoles de suivi des populations de cerfs, sont mis en œuvre par le syndicat mixte du Parc naturel régional de Corse, avec la participation opérationnelle de partenaires comme l’office national des forêts (ONF) et le soutien financier de l’office de l’environnement de la Corse (OEC). 

Parmi les différents protocoles appliqués nous pouvons citer : 

  • L’estimation des populations qui est réalisée via la méthode de la CMR «capture-marquage – recapture) par analyse génétique en laboratoire ; 
  • L’étude du régime alimentaire , 
  • Le suivi sanitaire, 
  • Le suivi par télémétrie GPS,
  • La capture d’infdividu en milieu naturel, 
  • L’IKA nocturne (indice kilométrique d’abondance ) en plaine orientale. 

 

Ces données doivent permettre d’éclairer les pouvoirs publics et les organismes en charge de la faune sauvage sur les mesures de gestion garantissant la viabilité des populations de cerfs en Corse tout en limitant leur impact sur les écosystèmes et pour l’agriculture.  

Le cerf de Corse

Le cerf est le plus grand mammifère terrestre sauvage de Corse. Le cerf est un cervidé, considéré comme “intermédiaire” entre les “herbivores” et les “ruminants. Sa longévité est estimée à une vingtaine d’années. Son corps est mince et élégant, le tronc allongé, les épaules arrondies et musclées, le poitrail large et la croupe droite. Sa tête triangulaire se termine par un long museau nu. Ses oreilles sont très grandes, les yeux de forme ovale sont grands et expressifs. Son poil, lisse et dense est de couleur brun foncé. En été une strie noire est visible sur le dos. Ses membres sont fins mais très robustes. Il se nourrit essentiellement d’herbacés mais aussi de feuilles d’arbres, de jeunes pousses et de fruits (glands, châtaignes…). 

 

Le cerf 

Le cerf porte des “bois” pouvant atteindre 70 cm, et d’environ 1 Kg chacun. Il peut peser jusqu’à 130 Kg, avec 100 cm de hauteur au garrot. 

La biche 

Elle ne porte pas de bois, et n’excède pas les 70-80 Kg, elle atteint 80 cm de hauteur. 

Le faon 

Son pelage est marron tacheté de points blancs qui vont disparaitre après quelques semaines. 

Habitat & mode de vie

Automne 

C’est la période de la reproduction et du brame. Ce cri rauque émit par le mâle est destiné à affirmer sa suprématie, son désir et à intimider ses concurrents. 

 

Hiver 

Le pelage s’assombrit est plus sombre et tend au gris-brun. 

Les bois tombent de février à mars, puis repoussent rapidement. 

 

Printemps 

Le poil est moins dense, les bois continuent leur croissance, ils sont couverts d’une peau appelée « velours ». Au bout de 32 semaines de gestation, les biches mettent bas de mi-avril à mi-juin. Le faon sera allaité pendant 3 à 4 mois. 

 

Eté 

Le pelage des animaux est brun-rouge. La formation des bois est terminée. En cette période de forte chaleur les animaux recherchent la fraicheur.