La Corse, jadis prospère, couvrait ses collines, les flancs de ses vallées de terrasse de culture, les troupeaux nombreux montaient à l’estime mais trouvaient, l’hiver, dans les jachères laissées à leur disposition, une nourriture facile et abandonnée, les villages étaient vivants, gais, l’année durant, ce qu’ils ne sont plus maintenant que deux mois l’an. La Corse aussi, chantée pour son manteau de verdure abritait, encore, en nombre important, des espèces rares ou qui lui étaient propres. Mais cela était hier.
Aujourd’hui ce tableau n’est plus la réalité, une lente dégradation, que l’on a trop souvent et trop longtemps cru inéluctable, a mené à la situation actuelle… Les cultures abandonnées, les terrasses se sont peu à peu couvertes de maquis. Les troupeaux livrés à ce maquis ne trouvent plus, en plaine, une nourriture suffisante. Les villages déjà dépeuplés par la guerre 1914-1918, se sont longtemps vidés de leurs forces vives, au profit du continent, des colonies. La Corse brûle. Cercle infernal, si on ne vient l’enrayer. Le maquis incendié, verra repousser des plantes xérophiles, facilement combustibles et brûlera beaucoup mieux. D’année en année, les risques d’incendie seront plus grands, les surfaces incendiées plus importantes…
C’est ainsi qu’est née l’idée de Parc naturel régional - demandée par la Corse elle-même - politique volontariste d’aménagement et de sauvetage de l’intérieur de l’île. Parce que les hommes refusent de voir mourir le pays qu’ils aiment, parce que des hommes ont décidé de tendre leur volonté afin que la Corse demeure, afin que cesse l’hémorragie qui vide l’intérieur, parce que des hommes ont compris aujourd’hui, à une époque où l’espace devient de plus en plus précieux, où la civilisation devient de plus en plus agressive, que la vraie richesse de la Corse c’était son espace, son calme, sa sauvage grandeur, ses villages, ses bergers, sa montage, tout autant que la mer, les plages ou le soleil.
Depuis plus de 45 ans, par sa politique forte et engagée, le Parc naturel régional de Corse a contribué à la protection du patrimoine insulaire, apparaissant comme l’un des pionniers du développement durable sur l’île.